18 avr. 2009

La Coupe Stanley à Sutton

Dickie Moore, Émile «Butch» Bouchard et son fils Pierre n'étaient pas peu fiers de toucher à nouveau la coupe Stanley.
PHOTO JANICK MAROIS

Marie-Ève Lambert
La Voix de l'Est, le samedi 18 avril 2009

(Sutton) Il n'y a pas à dire, ça sent probablement plus la coupe à Sutton qu'à Montréal. Le trophée le plus prestigieux du monde du sport est débarqué au Musée des communications et d'histoire de Sutton au même moment où le Canadien subissait une première défaite dans sa série contre Boston, jeudi soir. Et elle y sera jusqu'à 13h aujourd'hui, avant de s'envoler pour Toronto.

Il fallait être là, hier, pour saisir l'ampleur de ce que représente la coupe Stanley. Elle est arrivée dans son imposant coffre-fort, flanquée de son garde du corps, Mike Bolt, la seule personne - à part les gagnants - à pouvoir la soulever, mais avec des gants blancs, au sens propre et figuré.

Elle a d'abord participé à une séance d'entrevues et de photos en compagnie d'anciens du CH dans le traîneau de Lord Stanley, le donateur du célèbre bol. Puis, on l'a transportée à l'intérieur du musée, où on a assisté à d'émouvantes retrouvailles.

Beaucoup de souvenirs
L'émotion était palpable alors que les Pierre et Émile «Butch» Bouchard, Dickie Moore, Réjean «Peanut» Houle, Bob Filion, Normand Dussault et quelques autres se sont réunis autour du trophée qu'ils ont jadis gagné une, deux, trois, cinq fois pour s'échanger poignées de mains et heureux souvenirs.

«Ça fait plaisir d'être ici, a lancé Pierre Bouchard. Je suis surtout venu pour mon père, je n'ai pas connu l'époque des trains, mais lui, ça lui fait revivre un paquet de souvenirs, et j'apprends à connaître ses amis.»

Âgé de bientôt 90 ans, Butch Bouchard était probablement l'ancien le plus âgé présent hier. «Ça fait énormément plaisir, a-t-il dit, avec un peu de difficulté langagière mais non sans sincérité. Surtout de revoir d'anciens coéquipiers. Il n'en reste plus beaucoup.»

Dickie Moore, lui, ne cachait pas la fierté qu'il éprouvait de retrouver celui qui a été son premier capitaine. «On a gagné six coupes Stanley ensemble, avec Henri et Maurice Richard», a-t-il souligné.

D'une autre époque, Réjean Houle, tout comme Pierre Bouchard, n'a pas connu l'époque des trains, mais il s'est plu à en apprendre davantage sur ses prédécesseurs. «C'est grâce à eux si le Canadien a été ce qu'il était quand je jouais et qu'il est encore aujourd'hui», a-t-il mentionné.

Le père et le frère de Mathieu Dandenault, François et Louis-Philippe, étaient aussi sur place. Le premier, pour avoir contribué à faire venir les anciens et la coupe, et le deuxième, «parce que c'est toujours le fun de connaître des gens qu'on a peut-être oublié un peu et parce qu'on ne se tanne jamais de voir la coupe, même si mon frère l'a gagnée trois fois».

La fin
La venue de la coupe Stanley à Sutton vient couronner la fin de l'exposition Les Canadiens passent par Sutton... en train, organisée dans le cadre du centenaire de l'équipe montréalaise.

De l'avis du concepteur de l'exposition, Richard Leclerc, l'événement a été «très satisfaisant». «On voulait attirer 1000 visiteurs en 12 week-ends, on a dépassé notre objectif», a-t-il dit. Il s'attend à en avoir reçu «au moins 500» de plus d'ici au départ du trophée.

Mais ça n'a pas été chose facile que d'obtenir la visite du Saint-Graal du hockey. «Chaque club est responsable de son territoire et il faut qu'il accepte que la coupe vienne. Ça a été un peu difficile d'avoir l'autorisation de Montréal parce qu'elle est déjà venue deux fois cette année, pour le Match des étoiles et ... C'est quand on a parlé à Ray Lalonde que tout a débloqué. Il a vu la qualité de l'organisation du Musée et a trouvé que c'était une bonne idée de souligner le centenaire du Canadien», a expliqué François Dandenault.

Pour aider à payer les frais de 2500 $ pour présenter la coupe Stanley, les organisateurs ont tenu une petite soirée-bénéfice, jeudi soir. Les gens qui s'étaient procuré des billets au coût de 50 $ - ils étaient plus de 70 - ont pu accueillir la coupe en exclusivité et regarder le premier match de la série Montréal-Boston avec elle, en toute intimité.

Après une première journée au Musée, hier, où les visiteurs pouvaient non seulement l'admirer mais se faire prendre en photo avec lui et même le toucher, le trophée est allé faire un p'tit tour au St.Patrick Lounge jusqu'à minuit «pour permettre au maximum de gens de pouvoir le voir», a indiqué M. Leclerc.

Aujourd'hui, la coupe est à nouveau au Musée dès 9h et jusqu'à 13h.

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